|
|
|||
|
Si vous comprenez quelque chose au texte qui suit, prière de me le dire. "Nous pensons par exemple avoir reconnu le sujet de l'énonciation dans le signifiant qu'est le ne dit par les grammairiens ne explétif, terme où s'annonce déjà l'opinion incroyable de tels parmi les meilleurs qui en tiennent la forme pour livrée au caprice. Puisse la charge que nous lui donnons, les faire s'y reprendre, avant qu'il ne soit avéré qu'ils n'y comprennent rien [sic] (retirez ce ne-ci, mon énonciation perd sa valeur d'attaque, Je m'élidant dans l'impersonnel). Mais je crains ainsi qu'ils n'en viennent à me honnir (glissez sur cet n' et son absence ramenant la crainte alléguée de l'avis de ma répugnance à une assertion timide, réduit l'accent de mon énonciation à me situer dans l'énoncé)". C'est de Jacques Lacan, vous l'avez peut-être reconnu. Je ne l'ai pas pris directement à la source (Ecrits, Seuil, 1966), mais dans une anthologie, Les grands textes de la philosophie de Georges Pascal (Bordas, 2004) qui donc l'insère, sans rire apparemment, dans lesdits "grands textes". On a envie de demander, comme la brave Nicole du Bourgeois gentilhomme de Molière "de quoi est-ce que tout cela guérit ?" D'autant que Lacan était quand même supposé guérir des choses. Néanmoins on ne trouve pas souvent, dans les traités lacaniens, le mot "guérir" non plus que "souffrance", "soulagement", etc. Il préfèrait "mathème", "forclore", etc. On sait qu'il a été épinglé par Alan Sokal et Jean Bricmont (Impostures intellectuelles) pour son usage aussi hermétique que fumeux des concepts de la topologie (branche des mathématiques). Pour autant, le pavé ci-dessus paraît un cas trop extrême. Seule explication à mon sens : l'auteur du recueil s'est vu imposer par le patron, ou le directeur de collection, d'ajouter Lacan à ce florilège de l'intelligence universelle. Ayant une dent contre ledit Lacan, il a choisi ce texte...
|
|||
