Les hominoïdes (ou
hominidés) reliques sont parfois accusés
d'enlever des humains et de les garder plus ou moins
longtemps. Quelques exemples.
Enlèvements
d'adultes
Enlèvement en
France
Pour la personne qui me l'a
aimablement communiqué, c'est un conte et rien
d'autre. Néanmoins, cela se présente comme un
article de journal, avec des informations
circonstanciées et présentées comme
réelles (j'ai modernisé l'orthographe des
mots, mais gardé la structure des phrases). On
comprendra très vite que l'"ours" n'est pas un vrai
ours. D'abord le titre : "Le Discours effroyable d'une
fille enlevée, violée, et tenue plus de trois
ans par un Ours dans sa caverne, avec une missive sur le
même
sujet..."1
"(...) Dans les montagnes de
Tarentaise il y a un petit village nommé Nave, du
diocèse de Moutier : en ce lieu un paysan
nommé Pierre Culet, assez riche en bétail et
territoire, avait une fille fort belle, nommée
Anthoinette, âgée d'environ seize à
dix-sept ans, laquelle il envoyait parfois garder les brebis
et autre bétail. Un dimanche de Rogations en
l'année 1602, il arrive inopinément un Ours
terrible et épouvantable, lequel se saisit de cette
pauvre fille, et l'emporta dans sa caverne, qui est
très profonde dans la roche. Et à la bouche de
ladite caverne, cet animal roulait une pierre de grosseur
émerveillable. Puis cette bête farouche, brute
et irraisonnable par force jouit de cette pauvre
créature. Ne voilà pas, Messieurs, un terrible
accident, qu'il faille qu'une pauvre fille, lavée au
Saint Sacrement de Baptême, soit forcée et
contrainte obéir à ce sauvage et tant horrible
animal. "Cet ours était tellement amoureux d'icelle,
comme elle a dit du depuis qu'on l'a trouvée, qu'il
allait au pourchas par les villages des montagnes
prochaines, et lui apportait pain, fromage, fruits et autre
chose dont il prétendait qu'elle eût de besoin.
"Dès le jour qu'elle fut prise, son père fit
toute diligence pour savoir où elle avait tiré
; mais pour néant. Il se doutait aucunement qu'elle
n'eut été dévorée des
bêtes brutes ; et comme il n'en retrouvait nulle
nouvelle, il ne savait que présumer. Il y a peu
de temps en la présente année que le cas fut
tel, que le parrain qui l'avait portée baptiser,
accompagné de deux autres de son lieu, était
allé couper des pins, environ un trait
d'arbalète de cette caverne. Cette pauvre fille
qui n'avait senti âme vivante depuis son rapt, oyant
frapper de la cognée et quelque bruit de voix
humaine, et ayant un extrême désir de sortir de
cette captivité brutale, d'une voix rauque et piteuse
s'écriait tant qu'elle pouvait. Lesdits
bûcherons ébahis d'entendre une si profonde
voix, ignorant que ce pouvait être, présumaient
entre eux que ce fût quelque esprit. Mais comme ils
oyaient redoubler si souvent ces cris, qui se faisaient
plaintivement retentir des lieux caverneux, cela occasionna
l'un d'eux, plus hardi que les autres, à s'approcher
assez près de la bouche de la caverne. Et
après avoir escrié que c'était qui
criait, incontinent cette pauvre captive répond
: je suis la misérable Anthoinette Culet, de Nave.
Donnez-moi secours au nom de Dieu, un Ours m'a
détenue en captivité il y a de ça
longtemps. Pendant qu'il est au pourchas, sortez-moi
d'ici, je vous supplie ; son heure est de venir sur la nuit.
Celui-là promptement le va raconter à ses
compagnons, qui subit mandèrent au prochain village,
et firent assemblée de quelque vingt-cinq, lesquels
vinrent droit à la caverne, et avec force
levèrent la pierre, et firent sortir ladite
fille. Cette pauvre fille se jette à eux, qui
semblait plutôt être sauvage qu'humaine, toute
hérissée, crasseuse et toute tremblante ; puis
d'une voix pitoyable les priait avoir pitié d'elle,
et la conduire jusques à la maison de son
père. Etant donc menée, et enquestée
comme elle fut prise, leur conta tout au long comme l'Ours
l'avait ravie et amenée en sa caverne. Et aussi comme
il lui apportait du pain, du fromage, et fruits pleins
paniers, et même quelquefois du linge fileté et
chanvre, et comme contre son gré ce méchant
animal avait sa compagnie, dont elle dit qu'elle avait fait
dans cette caverne un monstre, savoir depuis le nombril en
bas en façon d'ours, et le reste en semblance
humaine. Mais comme ce méchant animal le voulait
toujours avoir entre les pattes, l'étrangla de trop
le serrer. Et comme il le vit mort, jetait des cris si
épouvantables que toute la roche en retentissait.
Ainsi on la fit laver, habiller de neuf, et couper ses
cheveux. "Ne voici pas, Messieurs, une chose prodigieuse,
que la nuit consécutive, cette pauvre fille avait
été ramenée au logis de son
père, cet ours désespéré d'avoir
perdu sa chère prisonnière, ou à la
senteur, ou à la piste, ne manque point de venir
cette nuit même donner une telle alarme à la
porte de la maison où elle était, avec des
cris et des hurlements si épouvantables, que tous
ceux de dedans pensaient entièrement être tous
perdus. "Le lendemain les voisins s'assemblèrent
et firent embûches exprès, espérant
qu'il reviendrait, ce qu'il ne manque pas de faire.
Incontinent lui fut tiré à heure nocturne, une
douzaine d'arquebusades, dont il fut blessé en six
endroits. Comme il se sentit blessé, étant
tout furieux et en désespoir, il saute une haie, et
par cas-fortuit trouve derrière icelle un des
serviteurs du père de cette dite fille, armé
d'une fourche de fer, de laquelle il ne sut si bien
escrimer, que cet Ours ne l'étrangla sur le champ.
Puis de rage avec les dents, se jetait mordant les arbres et
buissons, bien est vrai qu'il ne fit pas quarante pas qu'il
ne mourut desdites blessures. Plusieurs qui l'ont vu mort
ont assuré n'avoir oncques vu Ours d'une telle
grandeur. "Pour le regard de la fille, elle est tellement
triste et désolée, qu'on ne la peut
réjouir ni consoler. Dieu, par sa sainte grâce,
en ait pitié, et préserve les autres d'un tel
accident. Ainsi soit-il."
Interprétation
Si incroyable qu'elle
paraisse à première lecture, cette histoire se
présente comme authentique, et elle a
été racontée sous cette forme
très peu de temps après les faits, en 1605
. Pourrait-ce être malgré tout un conte,
une histoire non réelle, faite de façon
à susciter le maximum d'intérêt chez
la personne qui l'entend ou la lit ? Le plan
général du récit correspond à
celui de nombre de contes. Une personne vit normalement,
puis tombe dans une situation totalement anormale et
insatisfaisante, dont elle est finalement
délivrée. Seulement dans les contes, si
bizarres qu'ils puissent être, il y a toujours une
morale (conforme ou non à la nôtre). Dans ce
schéma particulier, cette morale peut se situer en
plusieurs points. La personne peut être tombée
dans cette situation par sa faute. Elle a pu être trop
curieuse, trop imprudente, trop exigeante, trop
orgueilleuse, trop ambitieuse, etc. etc. Elle a pu se
singulariser d'une manière quelconque, ce qui est
toujours mal vu quand la vie est dure. On ne nous dit rien
de tel ici. La personne peut se tirer d'affaire par ses
mérites, par son courage, par sa patience, par sa
bonté, par sa lucidité, par sa ruse, etc. ou
alors par les mérites d'une autre personne. Ce n'est
pas le cas. Anthoinette est délivrée par
hasard, par des gens qui ne font que ce qui est naturel en
pareil cas. L'épreuve peut être
compensée par une meilleure situation après la
délivrance. Classiquement, le héros
épouse une princesse ou l'héroïne un
prince. Ce n'est pas le cas. Enfin, plus
généralement, le récit pourrait
apparaître comme une défense et illustration de
la doctrine défendue par le narrateur. De fait, ce
dernier affiche avec une insistante ferveur sa foi
catholique. Mais on ne voit nulle part cette même foi
venir au secours des protagonistes, ni d'ailleurs le manque
de foi leur jouer des tours. Rien d'édifiant dans les
événements racontés. Peut-on parler de
rumeur ? Une rumeur est une histoire
présentée comme réelle (elle peut
d'ailleurs l'être), et faite de telle sorte que l'on a
envie de la répéter sans la vérifier.
Argument très fort, cette histoire de fille
enlevée par un ours est très répandue,
avec d'innombrables variantes, dans les Alpes et les
Pyrénées. Avons-nous avancé ? Non, pas
d'un pouce, car au départ d'une rumeur il y
forcément soit une histoire réelle non
arrangée (mais dont la vérification n'est pas
accessible, par exemple la maladie grave d'un chef de
l'état, niée temporairement par les
autorités), soit une histoire réelle
arrangée, soit une histoire inventée, donc un
conte.
Alors il faut envisager une
histoire réelle. Non arrangée ? Le village de
Nave (orthographié aujourd'hui Naves) existe toujours
en Tarentaise, et dépendait bien du diocèse de
Moutiers. On y a bien élevé des brebis (il est
vrai que c'est banal). Le patronyme Culet a bien
été porté en Savoie. Le dimanche des
rogations est bien au calendrier. Et il y avait des ours
dans la région (il y en a eu jusqu'au début du
vingtième siècle), et il est vrai qu'ils
peuvent établir leur tanière dans une grotte.
Par ailleurs il n'y a rien d'étonnant à ce que
la malheureuse, une fois délivrée, soit
tombée dans un état dépressif profond.
Seulement aucun ours, jamais, ne s'est comporté
ainsi. Il lui est rigoureusement impossible d'emporter un
être humain adulte, surtout sans lui faire
physiquement de mal, impossible également d'avoir une
relation sexuelle avec une femme, et a fortiori de lui faire
un enfant. Accessoirement, ses grognements ne peuvent en
aucun cas être assimilés à des
hurlements, s'il peut tuer un homme ce n'est sûrement
pas en l'étranglant, etc.
Dernière possibilité,
une histoire réelle mais arrangée. Quand on
étudie une histoire présentée comme
réelle mais qui présente des
événements inacceptables pour une raison
quelconque, une question élémentaire se pose.
Comment en faire une histoire acceptable en changeant un
minimum de chose, si possible en changeant un seul mot ? En
l'occurrence, rien de difficile. Remplacez "ours" par
"homme" et il n'y plus rien de foncièrement
inacceptable. Que des hommes enlèvent,
séquestrent et violent des filles cela arrive, que
des hommes vivent dans des grottes aussi.
La solution nous est donné
par Michel Raynal, qui nous apprend que dans de très
nombreux cas on a qualifié d'"ours" ce qui
était manifestement des "hominidés reliques"
(des néandertaliens selon lui) .
Enlèvement au
Vietnam
L'histoire suivante a
été recueillie en 1996, mais datait d'une
quarantaine d'années. Vers le milieu des
années 1950, donc, un montagnard M'Nong
(région de Ban Mê Thuôt) s'enfonça
dans la forêt pour rechercher du rotin. On ne le vit
revenir qu'au bout de trois ans, complètement nu, les
cheveux très longs. Et il racontait une bien
étrange histoire. Il avait été
capturé par des créatures ressemblant à
des singes. Ces "singes" obligèrent leur prisonnier
à cohabiter avec une de leurs "femelles", au fond
d'une grotte, dont elle murait l'entrée à
chaque fois qu'elle sortait par un énorme bloc. Une
"fille" naquit de leur union. Enfin, après trois ans
donc, l'homme réussit à s'échapper, et
à retrouver le chemin de son village. Dans les jours
suivants, les villageois entendirent, dans les profondeurs
de la forêt, les lamentations de la "femelle". Un
groupe bien armé, sous la conduite du fugitif,
réussit à retrouver la grotte, pour
découvrir que le bébé venait
d'être tué. (pris sur le web http://coombs.anu.edu.au/~vern/wildman/html)
On retrouve l'enlèvement, la
grotte, la séquestration avec une pierre
roulée, la naissance d'un hybride, et même les
plaintes de la créature après la fuite de la
personne retenue. L'histoire paraît un peu moins
absurde dans la mesure où il s'agit de singes. Mais
les plus grands singes connus dans la région
sont des gibbons, moins de dix kilos.
Enlèvement en
Espagne
Ce cas encore plus incroyable
(au moins pour nous) a été
déniché par Michel
Raynal3.
"Madame Gomez (née en 1926), habitant Lézignan
(Aude), nous a raconté que dans son village natal,
Cuevas Bajas (province de Malaga), aux alentours de 1920, un
jeune couple, les Palmares, était parti dans la
Sierra Morena pour garder du bétail. Ils vivaient
isolés dans une cabane. Un jour, comme le mari
était absent, la jeune femme disparut. Les villageois
ne poursuivirent pas longtemps les recherches pensant
qu'elle avait été dévorée par
les bêtes sauvages qui infestaient la région.
Mais quelques temps plus tard la femme revint chez elle et
raconta son étonnante histoire. Elle avait
été enlevée par un singe alors qu'elle
lavait son linge à la rivière. Il l'avait
emmenée dans sa grotte et il l'avait violée.
Pendant son absence, elle avait réussi à
s'enfuir. Quelques mois plus tard, elle donnait naissance
à une fille que l'on baptisa Anica et qui
était plus connue sous le surnom de "la fille de
l'orang-outan. Elle avait hérité partiellement
du physique de son père : longs bras, corps velu ;
son visage était celui du singe dans sa partie
inférieure, celui de sa mère dans sa partie
supérieure. Cette fille eut d'ailleurs deux fils qui
vivent encore dans la ville de Labisbal (province de
Gérone) ; le premier est absolument normal, mais
l'autre est surnommé "le Fromage" à cause de
sa laideur simiesque..."
Toujours la grotte (le nom de
la localité, Cuevas bajas, signifie "Grottes basses")
!
Enlèvement au
Canada
Cette fois il n'y eut pas de
rapport sexuel. Toutefois, la personne kidnappée
soupçonne fortement que le rapt avait eu cela pour
mobile, à plus long terme. En 1924, Albert Ostman
s'enfonça seul dans une forêt de Colombie
britannique, sur la côte, face au milieu de
l'île de Vancouver. Il espérait retrouver une
ancienne mine d'or. Bivouaquant plusieurs nuits de suite, il
remarquait à chaque matin que son sac avait
été dérangé, certaines
provisions emportées. Le soir du troisième
jour, décidé à veiller et à
démasquer son voleur, il se coucha tout
habillé, avec sa carabine, ses bottes enlevées
mais placées au fond du sac de couchage.
S'étant malgré tout assoupi, il se sentit
soudain soulevé, tassé au fond du sac, et
emporté très rapidement. Enfin, il tomba assez
brutalement à terre et eut beaucoup de mal à
s'extraire du sac à cause de crampes très
douloureuses aux membres inférieurs. Il faisait
encore nuit. Il demanda prosaïquement : "Qu'est-ce que
vous me voulez, les gars?"
Ostman se trouvait aux mains
de quatre incroyables créatures, apparemment le
père, de sept à huit pieds (2,20m-2,50m), la
mère, le fils, la fille, un peu plus petits, couverts
de poils, avec une face qui tenait de l'homme et du gorille.
Ils semblaient parfois avoir, entre eux, un véritable
langage, et de sérieuses disputes. Il resta en leur
compagnie près d'une semaine. On ne le maltraitait
pas, on le nourrissait de noix et racines sauvages. Le
"vieux" empêchait son prisonnier de s'échapper.
Un événement fortuit le lui permit enfin. Le
"vieux" avala à un certain moment toute la provision
de tabac à priser d'Ostman, fut pris de malaise et
relâcha sa surveillance. Albert Ostman ne se
décida à raconter son aventure que
trente-trois ans plus tard, alors que le Sasquatch
commençait à faire parler de lui dans la
presse, après l'observation du chasseur William
Roe4.
Dans ce cas, la grotte se
réduit à un abri sous roche.
Enlèvements
en Mongolie
A une date non
précisée, une caravane traversait une
région déserte de Mongolie. Un homme,
chargé de rassembler les chameaux, ne revint pas.
Trois hommes partirent à sa recherche, suivirent ses
traces, les trouvèrent mêlées à
celles de pieds nus, jusqu'à une grotte où ils
n'osèrent pas entrer. Ils alertèrent le
campement, mais un ancien leur dit de ne pas
s'inquiéter parce que les almass ne tuent jamais les
hommes qu'ils capturent. Pour une raison non
spécifiée (ce qui rend, il faut bien le dire,
l'histoire indigeste), ils décidèrent de ne
délivrer leur compagnon qu'au retour. Ils
s'embusquèrent alors près de la grotte, et
après toute une journée, au crépuscule,
l'almass se présenta et ils réusssirent
à l'abattre et à récupérer le
prisonnier. Ce dernier ne dit rien, resta prostré
pendant deux mois et mourut. Donc, encore la grotte. Et
comme pour Anthoinette, l'état dépressif de la
personne
libérée5.
Egalement en Mongolie, on
trouve le rapport suivant de Rinchen, reproduit par le
même Sanderson: "Il y avait dans le monastère
de Lamin-Gegen un lama célèbre par son
érudition, et connu sous le nom de "fils d'Almasska".
On suppose que le père de ce lama avait
été capturé par les Almas et qu'il
avait donné un fils à une femme Almas. Le
père et le fils réussirent ensuite à
s'enfuir en se joignant à une caravane. On permit au
fils d'entrer au monastère et d'y poursuivre ses
études pour atteindre la gloire
universitaire."6
Enlèvements
au Guatemala ?
C'est encore Ivan
Sanderson qui rapporte les deux cas suivants, qu'il
considère comme très douteux pris
isolément, mais qui tendent à se conforter
mutuellement. Le premier a été raconté
en 1915, mais datait déjà de nombreuses
années. Une femme était restée seule
chez elle parce qu'elle souffrait d'une infection à
un pied. Elle disparut, mais son mari comme ses parents
eurent l'intuition qu'elle avait été
enlevée par El Sisemite. Néanmoins, le
malheureux époux fut accusé du meurtre, et
jeté en prison pour de nombreuses années.
Enfin, des chasseurs réussirent à capturer,
non sans mal, une femme sauvage en qui on reconnut la
malheureuse enlevée. "On la confronta à son
mari présumé. "On lui demanda s'il la
reconnaissait. Il répondit : "Ma femme était
jeune et belle ; cette femme est vieille et laide." La
créature ne dit pas un seul mot. Elle refusa toute
nourriture et mourut quelques jours plus
tard..."7
Le deuxième cas est plus
succinct, mais relativement plus plausible. En 1940, une
femme fut enlevée par une créature similaire,
en présence de son mari qui, tremblant de peur, ne
bougea pas. La malheureuse ne reparut jamais pour autant
qu'on sache. Le récit a été connu parce
que son père porta plainte contre le mari qui n'avait
pas réagi. Le policier qui enregistra cette plainte
(classée sans suite) décrivit le ravisseur
comme "une sorte de gorille ou d'homme". Sanderson affirme
avoir eu en main une copie de ce document.
Enlèvements
d'enfants
Enlèvement
avorté en Russie ?
L'histoire qui suit a
été signalée dans les années
1980, mais se passe une cinquantaine d'année
auparavant, en Russie . Le témoin, une femme du nom
de A M Mitina, parle du temps de son enfance, dans une
forêt de la région de Riazan, où son
grand-père était apiculteur d'une ferme
collective. La famille était parfois
confrontée, en général à la
tombée de la nuit, à un géant velu
appelé "Seigneur de la forêt" par le
grand-père. "(...) Cette même année,
j'ai eu une rencontre avec le Seigneur de la forêt
dans des circonstances assez peu habituelles. Toute notre
famille était dans la forêt pour ramasser du
bois de chauffage. Pendant que les adultes collectaient des
branches mortes, mon frère et moi restions avec le
cheval dans une clairière. Je remarquai un taon sur
la patte arrière du cheval et pris un bâton.
Mais au moment où je touchais cette patte avec le
bâton pour chasser l'insecte, le cheval rua
involontairement et me frappa, me projetant à terre.
Je me souviens des cris de mon frère, pris de
panique. Je retrouve encore la sensation d'être saisie
et emportée très vite. Ensuite, je sentis de
l'eau courir sur ma figure. J'ouvris les yeux, pour voir une
horrible face humaine, couverte de poils comme le reste du
corps. Je hurlai. J'entendis en réponse le cri
désespéré de Grand-mère. La
chose suivante dont je me souviens est Grand-mère me
prenant dans ses bras et disputant Mère pour sa
maladresse..."8
Enlèvement
avorté au Tennessee
Flintville, à quelques
cent kilomètres de Chattanooga (Tennessee) est une
petite ville tranquille. 26 avril 1976 . De son pavillon,
Madame Robertson entend un cri dans la cour où joue
son fils Gary, 4 ans. Elle se précipite dehors. Une
"odeur de rat crevé" la frappe, mais surtout elle
intervient juste à temps pour empoigner l'enfant,
pratiquement sous le nez d'un géant velu, vaguement
simiesque mais bipède, de 7 ou 8 pieds (2.20 à
2.50 mètres) qui déjà tendait les bras
vers Gary. Elle s'enferme chez elle, voit de sa
fenêtre une forme noire disparaître dans les
bois voisins, appelle la police. Cette dernière prend
l'affaire au sérieux, car ce monstre a plusieurs fois
été signalé. On décide de
l'abattre. La traque dure toute les nuit dans les bois
environnant la ville. A deux reprises, les hommes entendent
le cri caractéristique du bigfoot, qui leur lance des
pierres, mais ils ne peuvent l'atteindre. Le lendemain, des
traces de pas de 16 inches (quarante centimètres)
sont retrouvées.
Les manifestations de bigfeet
à Flintville se sont répétées,
sporadiquement, pendant plus de vingt
ans9.
Enlèvement
tragique au Pakistan
24 mai 1990, dans le village
de Zaït, district de Chitral (nord du Pakistan), deux
garçons de quatre ans et une fillette de six ans
jouent. Ils voient arriver une femme étrange,
à la peau sombre, enveloppée malgré la
chaleur dans ce qu'ils appelleront un manteau et des bottes
de fourrure... sauf les seins qui en sortent et sont
anormalement longs et nus. L'étrange inconnue
bouscule un des garçons, le saisit, l'emporte. Des
recherches sont organisées, en vain. Trois jours plus
tard, on retrouve le cadavre de l'enfant au pied d'une
falaise rocheuse, dont manifestement il était
tombé, après avoir, suppose-t-on,
échappé à sa ravisseuse. En effet, il
ne montrait pas de traces de violences hors la blessure au
crâne provoquée par la chute. Ce cas, et bien
d'autres observations de la même région, serait
resté inconnu s'il n'y avait eu sur place une
équipe de chercheurs français, menée
par Jordi Magraner (espagnol d'origine). Un questionnement
précis des enfants leur permit d'établir
que la ravisseuse est une femme sauvage et velue, une
barmanou10.
Le même Jordi Magraner
vient de recueillir le témoignage d'une femme par un
barmanou qui l'avait gardée plusieurs
semaines...
Pour
conclure...
Ces histoires sont rares (je
n'ai guère opéré de sélection),
même par rapport aux observations d'hominidés
reliques. Il reste à se demander s'il est
exceptionnel que cela se produise, exceptionnel que cela
s'invente, ou exceptionnel que cela se sache. Combien ne
sont jamais revenus en parler ?
Jean Roche
Notes
1 Cité dans l'ouvrage
"Récits et contes populaires de Savoie, recueillis
par Charles Joisten dans la Tarentaise", Gallimard,
1980.
2 Michel Raynal, "L'homme sauvage dans
les Pyrénées et la survivance des
néandertaliens dans les Pyrénées",
Bipédia, vol 3, septembre 1989.
3 Michel Raynal, opus
cité.
4 Ivan Sanderson
"Hommes-des-neiges et Hommes-des-bois", Plon 1963, p.
70-84.
5 Ivan T Sanderson, opus
cité, p 335.
6 idem, p 333
7 idem, p 175.
8 Dmitri Bayanov, "In the footsteps of
the Russian Snowman", Crypto Logos, Moscou, 1996, p
179.
9 Article de E. Randall Floyd,
"Tennesse Bigfoot, a disagreeable fellow", dans Augusta
Chronicle du 6 avril 1997, reproduit sur le web de Bobbie
Short.
10 Voir le fascicule "Hindou
Kouch 1993", par Anne Dambricourt-Malassé,
publication de l'association Troglodytes, Paris,
1995.
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