| |||
| |||
Un prodige est un phénomène physiquement et intrinsèquement impossible, pour autant qu'on puisse en juger d'après les connaissances du moment. Rappelons que certains phénomènes jugés longtemps impossibles, donc inexistants, ont été ensuite pleinement admis par ce qu'il est convenu d'appeler la Science. Ainsi, les météorites. Dira-t-on que ceux qui prétendaient en avoir observé auparavant diffusaient un discours autogène? Une synchronicité , terme proposé par le psychanaliste suisse Carl-Gustav Jung, est la rencontre hautement improbable de deux événements a priori indépendants l'un de l'autre, dont chacun pris séparément n'a rien de surnaturel, mais dont la réunion représente une coïncidence extraordinaire. Voici un exemple frappant, parmi beaucoup d'autres que Jung disait avoir vécus. Le psychanalyste suisse, donc, procédait un jour à l'analyse d'une patiente. Cette analyse n'avançait pas, parce que la malheureuse se réfugiait derrière des résistances à base de rationalisme. Un jour, elle lui rapporte un rêve où il est question d'un scarabée. Fidèle à sa méthode, Jung explique la signification symbolique et archétypique de cet insecte dans l'ancienne Egypte, ce qui ne fait qu'irriter la patiente. Un bruit se fait alors entendre à la fenêtre. Jung y va et trouve... un scarabée (plus exactement un cétoine doré). Ce qui permet à l'analyse de se débloquer. Jung affirmait que c'était la seul fois qu'il avait trouvé un tel animal dans ces conditions, et la seule fois aussi où on lui avait rapporté un tel rêve. Cela suggère aussi, après tout, qu'une allégation de miracle peut s'expliquer autrement que par un miracle réel ou une tromperie délibérée. Supposons à présent une allégation d'événement surnaturel, suffisamment éloignée dans le temps ou l'espace pour que toute vérification directe soit impossible, pour que même les témoins directs ne soient pas accessibles. Tel est le cas le plus général. Supposons, ce qui est également très fréquent, que cet événement invérifiable soit présenté comme une justification d'une doctrine contraignante. Pour évaluer le degré de crédibilité de cet événement, je propose le critère suivant, fondé sur la réaction immédiate des protagonistes et des témoins, telle qu'on nous la relate. Si l'événement est présenté comme surprenant, déconcertant, inquiétant, mystérieux, déstabilisant, sans signification évidente pour ses témoins directs, il ne s'agit probablement pas d'un discours autogène. La retransmission de ces faits n'est pas valorisante pour la personne qui les relate. Elle risque plutôt de rencontrer l'incrédulité et les moqueries, voire de très gros ennuis. S'il est présenté comme allant de soi, prévisible, de signification évidente et unilatérale, le discours autogène est plus probable. Celui qui le transmet peut se sentir messager de Dieu, ce qui n'évite pas toujours les ennuis mais est très valorisant. Je n'affirme pas que dans le premier cas le rapport est véridique, qu'il ne l'est pas dans le second, mais nous verrons que des arguments vont dans ce sens. Ce critère peut paraître faible, insuffisant, trop lâche. Appliquons-le au plus célèbre texte alléguant des événements surnaturels, à savoir l'Evangile.
La majorité des prodiges semblent quasiment aller de soi pour les témoins. Qu'une oreille coupée soit instantanément recollée (Luc, XXII, 51), cela paraît normal pour l'assistance, et ne dissuade ni les soldats d'arrêter Jésus, ni les apôtres de s'esquiver (à noter qu'un seul évangile en parle, de cette guérison-là, alors que les quatre mentionnent l'oreille tranchée). L'entrée en scène de Moïse et Elie (Marc IX, Luc IX), décédés tous deux depuis de nombreux siècles, n'étonne pas davantage les assistants. Il peut arriver certes qu'une conséquence incongrue du miracle, non le miracle lui-même, déstabilise. Les gens de Gerasa (Marc, V) sont déstabilisés par la guérison du possédé et le suicide collectif de leurs cochons, mais pas au point de céder à la panique. Ils se renseignent et décident, sans précipitation ni agressivité, en respectant apparemment leur procédure normale de prise de décision, de prier Jésus de s'en aller. Voici trois miracles du Nouveau Testament qui font, très nettement, exception. Le premier est celui de l'aveugle guéri. "Les Juifs ne crurent point qu'il eût été aveugle et qu'il eût recouvré la vue, jusqu'à ce qu'ils eussent fait venir ses parents..." (Jean, IX, 18). Suit une scène assez longue et pénible, les Juifs irrités finissant par chasser l'ex-aveugle. Un autre exemple moins cité mais remarquable se trouve dans les Actes des Apôtres : "Paul ayant ramassé un tas de broussailles et l'ayant mis au feu, une vipère en sortit par l'effet de la chaleur et s'attacha à sa main. Quand les barbares virent l'animal suspendu à sa main, ils se dirent les uns aux autres : Assurément cet homme est un meurtrier, puisque la Justice n'a pas voulu le laisser vivre (...) mais après avoir longtemps attendu, voyant qu'il ne lui arrivait aucun mal, ils changèrent d'avis et dirent que c'était un dieu..." (Actes des Apôtres, XXVIII, 2-6). Le troisième est le miracle central, le miracle essentiel selon toute la théologie chrétienne, la résurrection du Christ. Cette fois, il est explicitement indiqué que l'incrédulité vient du cercle même des disciples. "Enfin, il (Jésus) apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leurs coeurs, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité..." (Marc XVI, 14). Sans oublier le proverbial scepticisme de l'apôtre Thomas : "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas..." (Jean XX, 25). Or ces trois miracles, les seuls du NT dont on nous dit explicitement qu'ils suscitent l'incrédulité et déstabilisent par eux-mêmes, sont également les plus faciles ou, si on préfère, les moins difficiles à expliquer "rationnellement" ! Pour la guérison de l'aveugle, on nous dit qu'elle n'est pas instantanée, qu'elle demande une technique. "Il prit l'aveugle par la main et le conduisit hors du village ; puis il lui mit de la salive sur les yeux, lui imposa ensuite les mains, et lui demanda s'il voyait quelque chose. L'aveugle regarda, et dit : "J'aperçois des hommes, mais j'en vois comme des arbres, et qui marchent." Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux ; et quand l'aveugle regarda fixement, il fut guéri, et il vit tout avec netteté..." (Marc VIII, 23-26) Observons que la salive est, en gros, un sérum physiologique naturel, comme les larmes. Des défaillances des glandes lacrymales peuvent être causes de graves troubles de la vue, pouvant aller jusqu'à la cécité, et une application de salive à défaut de larmes peut améliorer les choses. De là à rendre totalement compte d'une guérison aussi rapide (quoique pas instantanée), il y a un pas, mais bien moindre que celui à franchir pour accepter la transformation instantanée et sans contact de l'eau en vin, ou la multiplication des pains et des poissons, pour lesquelles on ne nous signale pourtant aucune manifestation d'incrédulité ou même d'étonnement. Quand à l'épisode de la vipère, cela s'est déroulé à Malte, où les seuls serpents signalés aujourd'hui sont des couleuvres (4 espèces). Mais vu sa faible surface et sa densité de population, il est normal que des animaux aussi détestés que les vipères y aient été exterminés. Il pouvait fort bien en rester dans l'antiquité, y compris d'une espèce redoutable comme la vipère du Levant, Vipera lebetina, ou l'échide carénée, Echis carinatus, que l'on trouve pas loin en Afrique du nord. Mais une vipère, de n'importe quelle espèce, peut très bien mordre sans injecter de venin (dans un quart des cas environ), parce que ses crochets ne se déploient pas automatiquement quand elle ouvre la bouche. Reste la Résurrection. Sur ce sujet, on constate un curieux clivage entre les commentateurs : ou bien Jésus est objectivement ressuscité, ou bien toute cette histoire n'est que légende, mythe et affabulation. Quand on envisage une troisième voie, c'est la thèse coranique : Jésus n'a pas été crucifié, Dieu ne l'aurait pas permis, ses ennemis ont été trompés. Ou alors, des thèses excentriques, par exemple un frère jumeau de Jésus qui aurait joué le rôle du ressuscité. On peut proposer pourtant, sans effort d'imagination, une hypothèse bien plus simple. Qu'un homme tombe dans un état de mort apparente qui trompe même des médecins consciencieux et compétents, avant de revenir à la vie, cela arrive encore de nos jours. Par ailleurs, le supplice de la croix, si atroce qu'il soit, ne menace directement aucun organe vital. Pilate s'étonne que Jésus soit mort aussi rapidement (Marc XV, 44). On connaît, par Flavius Josèphe ("La guerre des Juifs contre les Romains") un cas de crucifié, décroché de la croix avec deux autres par ordre de Titus et sur la demande suppliante du même Flavius Josèphe (tous trois étaient de ses anciens amis), et qui survécut (alors que les deux autres succombaient). Quant au coup de lance porté à Jésus, il paraît un peu surprenant qu'il ait manqué le coeur, s'il le visait, mais enfin ce n'est pas non plus inimaginable. Beaucoup moins en tout cas que le fameux poisson pêché par Simon-Pierre, qui tient dans sa gueule la monnaie pour passer le péage... et qui néanmoins ne surprend personne (Matthieu XVII, 24-27) ou la non moins fameuse marche sur les eaux, qui ne suscite aucune incrédulité (ce prodige est attribué aussi à Bouddha). Pour être complet, il faut signaler quelques cas intermédiaires. Ainsi la tempête calmée dont on nous dit qu'elle suscita l'étonnement (Matthieu VIII, 23-27), voire la frayeur (Marc IV, 35-41), non l'incrédulité. Mais une tempête, cela s'arrête forcément un jour. Le texte ne nous dit même pas que ce fut instantané. Il y a là tout au plus une synchronicité. Donc, les miracles évangéliques qui suscitent le plus d'incrédulité immédiate, qui déstabilisent le plus, sont aussi les moins crédibles en tant que miracles. Aucun ne satisferait, même de loin, aux très strictes conditions posées à Lourdes pour la reconnaissance officielle des miracles ! Mais s'ils sont moins crédibles en tant que miracles, ils sont aussi, d'un point de vue rationnel, les plus crédibles tout court ! Nous débouchons ainsi sur trois conclusions qui risquent fort de mécontenter un maximum de monde dans les deux camps en présence. Premièrement, cela suggère fortement qu'il y a bien un fond de vérité historique dans les textes évangéliques, y compris pour ce qui concerne la résurrection, ou plus modestement la survie contre toute attente raisonnable, du principal protagoniste. Mais deuxièmement, cela suggère aussi fortement que de multiples discours autogènes se sont greffés sur ce fond historique. Troisièmement, la croyance en la résurrection, épisode crucial (c'est le mot), peut s'expliquer d'une part sans envisager une résurrection stricto sensu, mais d'autre part sans qu'il soit nécessaire de supposer aucun mensonge délibéré. La mutation, peut-être immédiate, de "il est vivant" à "il est ressuscité" s'apparente à cette autre mutation déjà citée, de "une enfant a eu les mains tranchées..." à "ils tranchent les mains aux enfants..." Dans les deux cas il a suffi d'un contexte favorable (espérance messianique et travail de deuil bloqué dans un cas, hostilité envers un peuple ennemi dans l'autre) pour que le discours autogène naisse ou s'affine. Après le Christianisme, l'Islam. On retrouve dans les textes des historiens musulmans des premiers siècles de l'Hégire le même clivage entre, d'une part, des miracles absolument ahurissants a priori, et qui néanmoins semblent quasiment naturels pour les témoins directs, et d'autre part des prodiges bien plus faciles relativement à expliquer et qui néanmoins déstabilisent terriblement ceux qui les vivent. L'historien Tabari (839-923), parmi d'autres références obligées, offre des exemples frappants des deux catégories. En voici deux pour la première. Le premier se déroule du vivant du Prophète : l'intervention massive et décisive des anges, venus du ciel pour soutenir les Musulmans à la bataille de Badr, la première qu'ils livraient contre les Mecquois restés païens : "Chaque coup qu'un ange portait à un infidèle lui brisait tous les os de son corps, depuis la tête jusqu'aux pieds, et lui rompait les veines et les nerfs ; l'homme tombait et remuait convulsivement, sans qu'aucune blessure fût visible sur son corps, et sans que son sang coulât..." (Tabari, "Mohammed, sceau des prophètes", Sindbad, 1980). On note que les infidèles n'ont pas tous été tués, et qu'à la bataille suivante, celle d'O'hod, ils ont pris leur revanche. Plus stupéfiant encore, le deuxième exemple nous est attesté dans les années qui ont immédiatement suivi la disparition de Mohammed, au temps du premier Calife (successeur) Abou Bakr. C'est encore une marche sur l'eau, mais par une armée musulmane entière ! Cette troupe poursuivait une bande de renégats de l'Islam. Ces derniers, pour s'échapper, se sont embarqués sur des bateaux, en brûlant derrière eux tous ceux dont ils n'avaient pas besoin. Le général musulman, du nom d'Alâ, fait alors arrêter ses soldats, puis il prie Dieu de lui permettre la traversée, pas moins d'une journée de navigation. Enfin, il monte à cheval, donne le signal du départ, et tous entrent dans la mer. "L'eau ne dépassa pas les genoux, des chevaux, des chameaux et des fantassins, suivant la volonté de Dieu. Ils passèrent ainsi la mer. Quand ils remontèrent sur le rivage opposé, les ennemis furent épouvantés, ils se sentirent ébranlés et ils dirent : Ces gens sont certainement des magiciens. Alâ fit jouer le sabre, et continua le massacre pendant deux jours..." (Tabari, "Les quatre premiers califes, Sindbad, 1981) Dans les deux cas, les faits sont présentés comme allant de soi pour les témoins directs. Par contre, on présente classiquement l'irruption du texte même du Coran comme LE miracle attestant l'authenticité de la révélation islamique. L'illettré Mohammed aurait été personnellement incapable de produire une poésie aussi parfaite. Peut-être. Le moins que l'on puisse dire est que ce n'est pas un cas unique. Le Catholicisme invoque des cas comparables pour nombre d'apparitions alléguées de la Vierge Marie où des voyant(e)s frustes n'auraient pu composer seul(e)s les messages sophistiqués reçus. Le spiritisme et la parapsychologie ne sont pas en reste pour de tels cas.
Ce mot japonais désigne, pour les adeptes de la "secte" Sokka Gakaï, les "bienfaits de la pratique", les avantages parfois proches du miracle que l'on peut espérer de "Gongyo", "Daïmoku" et "Shakubuku". Ces termes désignent respectivement la lecture, dans la langue d'origine de deux chapitres du Sûtra du Lotus (attribué au Bouddha Sakyamouni) ; l'invocation (très) longuement répétée "Nam Myoho Rengué Kyo" ; le fait d'attirer de nouveaux adeptes. A quoi il convient d'ajouter naturellement l'étude de la doctrine. Revenons au kudoku ou, plus exactement, à ce qui est cité comme exemples de kudoku aux nouveaux adeptes. Il peut d'abord s'agir d'une chance, au sens le plus trivial du terme (gain d'argent, promotion sociale, etc.). Et les cas invoqués sont impressionnants. Mais ils sont rapidement relativisés par un autre aspect. Si, au lieu de chance, vous vous heurtez à la malchance, il vous est aussitôt benoîtement expliqué que c'est la preuve que les démons, car démons il y a, n'aiment pas vous voir sur la bonne voie et donc vous persécutent. Il ne s'agit pas là de persifler. Cette ambivalence du "psi", ou peu importe comme on l'appelle, est bien connue des mystiques de toutes tendances. Simplement, elle apparaît ici à un niveau plus élémentaire. Quand ils sont positifs, comment se présentent donc les kudokus ? Il peut s'agir de guérisons, sinon miraculeuses du moins totalement imprévues. Et force est de reconnaître qu'on trouve à la Sokka Gakaï beaucoup de médecins qui ont été convertis par de telles guérisons. Ici, une petite digression s'impose. On sait que l'Eglise Catholique a sagement établi, à Lourdes, une procédure stricte de vérification des miracles médicaux. Le point le plus délicat n'est pas tant de prouver la guérison que de prouver la maladie qui l'avait précédée. Le psycho-somatique, les diagnostics ou pronostics erronés (voire crapuleux, car une maladie fictive peut être très rentable pour un médecin malhonnête), cela existe. Or dans tous les cas, souvent impressionnants, qu'il m'a été donné d'entendre à la Sokka Gakaï, on se fondait uniquement sur l'appréciation d'un seul médecin, sans réserve ni recul critique. Et les guéris sont forcément plus assidus aux réunions bi-mensuelles, plus loquaces aussi, que les non guéris. Un kudoku peut être une libération personnelle, intérieure. Les cas les plus impressionnants à ma connaissance (et à mon sens) sont ceux d'héroïnomanes qui parviennent, grâce à la "pratique", à se sevrer totalement, rapidement et sans effet de manque. Ce n'est pas rien, et qu'on ne me raconte pas qu'ils sont tombés d'une drogue dans une autre . Dans un des cas qui m'ont été cités, la personne ne pratiquait pas, au début, pour sortir de sa dépendance mais au contraire dans l'espoir de se procurer plus facilement sa dose de drogue, la pratique étant censée porter chance ! Le contraire se produisit, elle n'arrivait plus du tout à trouver de dealer... et se rendit compte un jour qu'elle n'en avait plus besoin, et se mit à pratiquer pour de meilleures raisons, et à sauver d'autres héroïnomanes. Je n'ai pas de raison de mettre en doute cette histoire, et pas de commentaire à y ajouter, sinon que je n'ai aucune compétence particulière en matière de toxicomanie. Un autre récit, par contre, m'a, bien plus que les guérisons inattendues, mis sur la piste d'un véritable effet "discours autogène", en suggérant fortement à la fois l'illusion et l'absence d'intention malhonnête. Un adepte, professeur de karaté, enseignait cette discipline à des enfants handicapés mentaux. Il soutenait qu'à chaque fois qu'il négligeait sa pratique du matin, ses élèves se révélaient intenables. Pour lui, cela prouvait sans aucun doute le caractère bienfaisant de la pratique, et sa bonne foi était évidente. Mais sans la mettre du tout en cause, on peut facilement proposer une autre explication à cette corrélation. Il n'y avait pas lien de cause à effet direct entre pratique négligée et élèves turbulents, mais ces deux éléments avaient une cause commune, un manque temporaire de vitalité du professeur.
|